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Embellir, c’est toujours possible

Investir reste important, mais les intentions sont en légère baisse. Le boom des installations solaires, en particulier, semble s’essouffler. En revanche, on continue à faire beaucoup d’efforts pour l’embellissement. Le vote à venir sur la suppression de la valeur locative pourrait influer de manière décisive sur les investissements futurs.

Davantage de retenue dans les investissements

Plus de la moitié des propriétaires (52%) déclarent avoir investi dans leur logement au cours de l’année écoulée. C’est quatre points de pourcentage de moins que l’année précédente. Si 50% des propriétaires prévoient de le faire dans les deux prochaines années, ils étaient 53% l’année dernière. Les personnes interrogées se montrent ainsi plus réservées qu’il y a un an.

Dans quoi avez-vous investi ou dans quoi souhaitez-vous investir?

Au jardin, il y a toujours quelque chose à faire: l’an dernier, un bon tiers des propriétaires interrogés (34%) ont déclaré avoir investi dans leur jardin ou leur extérieur et un quart (25%) avait l’intention de le faire. Cette année, ils sont un peu moins nombreux (29%) à avoir investi l’an dernier et toujours un quart (25%) entendent le faire. L’embellissement aussi est très tendance: 26% ont déjà effectué des travaux de peinture et de plâtrerie et 22% ont l’intention d’en réaliser ou d’en faire faire. Ces travaux gagnent trois places par rapport à l’année dernière, tandis que l’installation solaire, qui était encore l’investissement le plus envisagé il y a deux ans, glisse à la huitième place. Comparée aux investissements prévus lors de l’enquête de l’année dernière (24%), elle reste en deçà des attentes pour les investissements réalisés (20%) dans l’enquête actuelle et ne laisse plus entrevoir de boom pour les investissements prévus (14%). Il en va de même des bornes de recharge pour les voitures électriques. Si les investissements réalisés (8%) correspondent bien aux prévisions de l’année précédente (8%), seuls 5% prévoient d’investir dans une borne de recharge à l’avenir, ce qui fait perdre trois places à cette opération. En revanche, le stockage par batterie à domicile augmente: 7% déclarent avoir investi dans un système de stockage par batterie et 9% prévoient de le faire.

La «vague verte», la pandémie, l’inflation et maintenant la valeur locative

Rétrospectivement, on constate que les investissements prévus et réalisés ces dernières années reflètent les influences sociales, politiques et économiques: l’année dernière, le thème de la pénurie d’énergie était omniprésent et l’inflation était devenue un sujet important; auparavant, une «vague verte» avait pu être observée et la pandémie de Covid avait aussi laissé des traces. Cette année, les investissements envisagés dans les opérations énergétiques ont encore perdu de leur importance. Les propriétaires se font à nouveau plaisir et investissent de plus en plus dans l’embellissement de leur habitat. Et si l’on se projette dans l’avenir, un vote sur la suppression de la valeur locative est pour bientôt. Si la valeur locative en vient à être supprimée, l’impact sur les investissements immobiliers sera très probablement conséquent. Pendant la période de transition jusqu’à la suppression effective, pendant laquelle on peut encore déduire fiscalement l’entretien des bâtiments, on peut s’attendre à un petit boom des rénovations. Par contre, après la suppression, les investissements visant à préserver la valeur du bâtiment, et donc aussi ceux visant à améliorer son efficacité énergétique, devraient perdre en attractivité et être davantage remis à plus tard.

La valeur locative: une rareté fiscale

La valeur locative est un mécanisme fiscal suisse qui vise à compenser les désavantages fiscaux des locataires par rapport aux propriétaires de biens immobiliers. En effet, les propriétaires peuvent déduire de leurs impôts les frais d’entretien de leur bien immobilier ainsi que les intérêts débiteurs. En contrepartie, ils doivent payer des impôts sur des revenus locatifs fictifs. En Europe, un tel impôt est une exception absolue. Seuls le Danemark, le Luxembourg, les Pays-Bas, l’Italie et l’Espagne connaissent une forme d’imposition de la valeur locative. Celle-ci est cependant soit beaucoup plus faible qu’en Suisse, soit prélevée uniquement sur les résidences secondaires. La valeur locative est très controversée en Suisse depuis des années et trois votations populaires nationales ont ainsi été organisées depuis 1999 pour la supprimer. Actuellement, un nouveau vote est prévu à ce sujet.

Après de longs débats politiques, le Conseil national et le Conseil des États ont décidé, lors de la session d’hiver 2024, de supprimer la valeur locative pour les résidences principales et secondaires et de supprimer en même temps les déductions fiscales pour les intérêts débiteurs et les frais d’entretien pour les logements occupés par leurs propriétaires. Afin de compenser la perte de recettes fiscales, en particulier pour les cantons de montagne, un impôt réel doit désormais pouvoir être prélevé au niveau cantonal sur les résidences secondaires. En raison de la modification constitutionnelle nécessaire, celui-ci est obligatoirement soumis à une votation populaire, qui aura lieu au plus tôt en septembre 2025.

Quel avenir pour la valeur locative?

Aujourd’hui, une courte majorité (52%) des personnes interrogées se dit plutôt (27%) ou tout à fait (25%) d’accord avec une suppression de la valeur locative accompagnée de celle des déductions fiscales pour les frais d’entretien et les intérêts débiteurs. Les taux d’approbation sont supérieurs à la moyenne parmi les propriétaires (63%) et en Suisse alémanique (55%). L’approbation augmente avec l’âge. Ainsi, 57% des personnes interrogées de plus de 65 ans déclarent être plutôt (26%) ou totalement (31%) en faveur de la suppression, contre 47% dans le groupe des 25-30 ans et seulement la moitié (16%) totalement en faveur de cette mesure. Un pourcentage remarquablement élevé de 22% n’a pas su se prononcer sur cette question.

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«Une suppression de la valeur locative semble certes encore possible à l’heure actuelle, mais plutôt improbable. Les retraités seraient ceux qui en profiteraient le plus et sont souvent «surreprésentés» lors des votations populaires. Pour un sujet aussi intensément débattu, l’approbation devrait toutefois plutôt s’effriter dans les mois précédant la votation, pour autant que les arguments du large groupe des opposants fassent mouche auprès de la population.»
Lukas Vogt, CEO de MoneyPark

La variante précédente rencontrait une plus grande approbation

Un regard rétrospectif sur l’Étude sur le logement idéal 2021 (page 25) permet de constater que le taux d’approbation a baissé d’environ dix points de pourcentage depuis 2021. À l’époque, une faible majorité des locataires était même favorable à la suppression. Toutefois, la proposition à l’époque était de supprimer la valeur locative et de maintenir les déductions pour les frais d’entretien et les intérêts débiteurs.

«La variante de la suppression débattue au Parlement en 2021 était financièrement avantageuse non seulement pour les retraités, mais aussi pour tous les propriétaires. Elle visait à maintenir les déductions pour les intérêts débiteurs et l’entretien des bâtiments, ce qui aurait entraîné des pertes fiscales encore plus importantes.»
Lukas Vogt, CEO de MoneyPark

Les conséquences possibles d’une suppression

La suppression prévue de la valeur locative pourrait rendre intéressant un amortissement plus rapide de l’hypothèque, en particulier dans un contexte de taux hypothécaires élevés. Environ un tiers (34%) des propriétaires interrogés envisagent d’amortir totalement (10%) ou partiellement (24%) leur hypothèque en cas de suppression de la valeur locative, tandis que 38% se montrent encore indécis.

«La valeur locative contribue de manière significative à un endettement hypothécaire élevé en Suisse et fait que nous sommes devenus le champion du monde des hypothèques malgré une faible quote-part de propriété de 36%»
Lukas Vogt, CEO de MoneyPark
Considérables conséquences sur le marché hypothécaire

Si les personnes interrogées mettaient en pratique leur opinion, les conséquences sur le marché hypothécaire seraient considérables. Au cours des dix dernières années, le marché hypothécaire suisse est passé d’environ CHF 900 milliards à plus de CHF 1’200 milliards aujourd’hui. Si la valeur locative était supprimée, nous estimons qu’environ CHF 50 à 150 milliards pourraient être récupérés sur le volume des hypothèques.

Autre effet possible d’une suppression, le secteur de la construction en particulier, mais aussi par exemple l’association faîtière de l’économie des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique (aeeSuisse), craignent qu’en raison de la suppression des déductions fiscales des frais d’entretien, moins de travaux d’entretien et de rénovation énergétique soient entrepris à moyen et long terme, ce qui induirait une diminution des commandes. Cependant, si le oui l’emporte, une période de transition d’environ deux ans devrait s’appliquer avant l’entrée en vigueur. Durant cette période, les propriétaires de logements à rénover seraient fortement incités à moderniser leur bien le plus rapidement possible, avant la suppression des déductions pour l’entretien. Cela pourrait à son tour entraîner un boom transitoire de la rénovation, qui pourrait faire grimper les prix des prestations de ce secteur.

*Référence photographique: Les photos de couverture des quatre chapitres (aperçu des thèmes) de cette étude sur le logement idéal ont été générées par l’IA.